jeudi 10 mars 2011

L’autre Nicolas


Stupeur et consternation dans le landernau politique : Nicolas Dupont-Aignan a « solennellement » demandé lundi à Nicolas Sarkozy de, je le cite, « renoncer au plus tôt à sa candidature s'il souhaite éviter le suicide de la droite ». Et attention : il ne déconne pas.

Alors, nonobstant l’incongruité de sa demande quand on connaît les ambitions du petit Nicolas de l’Elysée, vous vous demandez peut-être : Nicolas Dupont qui ça ?

Car oui, Nicolas Dupont-Aignan, puisque c’est là son nom exact, fait partie de la catégorie des hommes politiques « qu’on a déjà vu sa tête quelque part, mais où ça donc ? ». Un peu comme Philippe De Villiers à son époque, ou plus récemment Hervé Morin, ancien ministre mais on sait plus trop de quoi.

Persuadés que leurs idées sont tellement bonnes que personne n’est assez intelligent pour s’en rendre compte, signe d’une santé mentale déjà quelque peu altérée, ces gars-là finissent souvent par créer leur propre mouvement, dont le nombre des adhérents se résume souvent à eux-mêmes + les membres de leur famille et quelques salariés, bien obligés de prendre la carte du parti pour rester corporate et accessoirement garder leur job. Bienvenue au cœur du choc frontal entre la réalité économique et l’utopie politique...

Les exemples sont légion : outre les noms cités plus haut, on relèvera entre autres Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur du « Mouvement Républicain et Citoyen », mais aussi, et ce n’est plus une casserole mais une marmite à ce stade-là, supporter inconditionnel de Ségolène Royal en 2007. On comprend qu’il ait fini tout seul...

On pourra citer également François Bayroux, le moelleux shamallow président du Modem, qui quand il s’énerve fait à peu près aussi peur qu’un cul-de-jatte au départ d’un 100m olympique. D’ailleurs, petit message personnel à son attention : sans déconner, François, fallait quand même oser donner à ton parti le nom d’un matériel informatique. Pourquoi pas l’appeler USB ou VGA tant qu’on y est ? Et puis sans blagues, Modem... Tant qu’à faire, t’aurais mieux fait de l’appeler ADSL ton parti. Le Modem c’est quand même du matos d’il y a 10 ans, et je suis gentil...Bonjour la modernité.

Bon, sinon, on a encore dans cette catégorie des francs-tireurs l’impayable Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, et sorte de Georges Marchais sous amphétamines, sauf que lui ne dirait pas « Taisez-vous Elkabbach ! », il lui mettrait directement sur la gueule, avant de lui cracher dessus.

Mais revenons à Nicolas Dupont-Aignan et à plus précisément à sa demande de lundi : sans blagues, j’ai du respect pour ce garçon. Oser prendre son bâton de pèlerin et demander au tout-puissant souverain de se coucher plutôt que de relancer, ça demande quand même une sacrée paire de couilles. Ou une bonne dose d’inconscience. Peut-être les deux d’ailleurs, remarquez. Mais il suffit de noter les attitudes ou les remarques condescendantes des journalistes face à lui pour se rendre compte à quel point ce Monsieur est considéré par la plupart des médias comme quotité négligeable. Certains interviewers, et non des moindres, le snobent délibérément. Pour Jean-Michel Aphatie de RTL, il s’agit d’un « petit candidat » sans intérêt, et Jean-Pierre Elkabbach l’a semble-t-il carrément qualifié de « n’importe qui ». Auquel j’aurais personnellement ajouté : « n’importe quoi ».

Mais malgré ça, persuadé que sa voix portera un jour, Nicolas « Harry Potter » Dupont-Aignan (si si allez voir les photos sur le net, vous verrez, ils se ressemblent), Nicolas Dupont-Aignan, donc, travaille inlassablement les médias au corps pour faire passer ses idées, remettant chaque jour l’ouvrage sur le métier.

Alors, égo surdimensionné ou sincère acharnement à convaincre ? Effort louable ou misérable tentative d’exister ? A la limite peut importe. Une abnégation pareille, digne d’un Charlie Sheen s’acharnant sur son producteur en se repoudrant le nez avec 500 $ de cocaïne, ça se respecte. Oui Madame. Oui Monsieur.

Après, les idées... Faudra qu’on en reparle, hein, les deux Nicolas, là ?

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