vendredi 18 juin 2010

Les rois d'la com'

Communication. Le mot à la mode pour tout ce qui concerne aujourd'hui l'équipe de France. La communication de Raymond-l'absence-de-science, celle de ses joueurs, celle de la Fédération... De la com' à gogo, et pourtant rien n'est clair.

Raymond parle de sa compo d'équipe ? On n'y comprend rien : un coup Ribéry à droite, puis à gauche, puis peut-être Malouda à gauche et Ribéry dans l'axe, et Anelka (au départ censé jouer avant-centre) au milieu à droite ? On dirait le jeu du bonneteau, vous savez, celui où on met une pièce sous un des trois gobelets avant de les mélanger : et où qu'elle est la pièce manquante ? Bah elle s'appelle Gourcuff et elle est sur le banc...

Autre exemple de com' extraterrestre : Raymond vient en conférence de presse. Il s'étonne du nombre de journalistes présents (c'est un peu une Coupe du Monde quand même) et se comporte comme un skieur au Super-G des jeux olympiques : il lui faut très peut de temps pour faire sa descente (de l'estrade avec les micros), et il slalome entre les questions, donnant des réponses tellement vides de sens qu'elles feraient rougir de honte Loana.

Pour ce qui est des conférences de presse des joueurs, je vais les enregistrer et les montrer à ma fille de 8 mois, ça remplacera ce con de Oui-Oui avec son grelot et sa voiture qui fait pouêt. Car je ne sais pas si vous avez observé les réponses des joueurs face à des questions sur la cohésion du groupe, l'ambiance à l'hôtel, la motivation à jouer ensemble... En gros, TOUT VA BIEN. Alors oui, bien sûr, ils vous le disent, du bout des lèvres : on ne peut pas tous s'embrasser sur la bouche tous les jours, on ne peut pas tous être d'accord sur les mêmes marques de bagnole de luxe, mais c'est normaaaal, on n'a pas forcément les mêmes affinités (oui, oui, même un joueur de foot pro peut utiliser des mots compliqués comme "affinités", vous voyez bien), et au final TOUT VA BIEN, LE GROUPE VIT BIEN. Ca va devenir bientôt une phrase aussi banale dans le foot que "l'important, c'est les 3 points". Et donc Gourcuff viré de l'équipe par les cadres de pacotille genre Ribéry ? Boah, des conneries. Et Henry qui fait la gueule parce qu'il est remplaçant ? Boah, vous savez, il est content, il peut bronzer tranquille comme ça. Mais... Il est noir déjà, non ? Ah, oui, merde.

Enfin, parlons de la Fédé. La Fédé elle est géniale : en janvier elle annonce que oui, en effet, le candidat idéal serait Laurent Blanc. Résultat : Blanc passe les derniers six mois à démentir et à rassurer ses joueurs de Bordeaux, dont il est l'entraineur en place, et qui s'interrogent sur leur avenir (Gourcuff et d'autres ont toujours plus ou moins lié leur avenir à Bordeaux à celui de Laurent Blanc). Résultat, Bordeaux a dû gagner autant de matches entre janvier et mai que le Racing Club de Strasbourg, magnifiquement relégué en National pour la première fois de son histoire (ça va être sympa le derby Racing-Colmar...).

Et puis, comme si ça ne suffisait pas, Blanc est officiellement nommé sélectionneur de l'Equipe de France au mois de mai. AVANT la Coupe du Monde. Accroche-toi ensuite, pauvre Domenech, pour avoir une quelconque autorité sur des joueurs qui, déjà, ne te respectent pas, et qui en plus maintenant savent que tu vas dégager dans quelques semaines... Par ailleurs, même si l'affaire était entendue, rien de mieux pour te démotiver complètement quand tu sais que désormais si, par miracle, tu deviens un sélectionneur champion du monde, cela revient au même que d'être éliminé au premier tour : tu dégages !

Eh ben voilà, éliminés au premier tour. On applaudit bien fort le cirque !



* Un autre Raymond, Raymond Goethals, entraineur de l'OM champion d'Europe en 1993, était surnommé Raymond-la-science)