mardi 22 février 2011

Le cas DSK

Nous voici à un peu plus d’un an des prochaines élections présidentielles. Comme à chaque fois, il y a les éjaculateurs précoces qui se déclarent des années lumières à l’avance, il y a les indécis, qui ont une vague notion du ridicule et veulent éviter de se présenter si c’est pour se faire entendre dire par la voix du scrutin qu’ils auraient mieux fait de rester le cul au chaud dans leur canton, et puis la troisième catégorie, celle dite des « surdoués du premier rang », ceux qui ont de réelles chances et que l’on flatte et courtise en espérant être demain le second ou le bouffon, pourvu que l’on puisse se balader dans les allées du pouvoir.

Parmi les éjaculateurs précoces, il y a ceux qui se sont déclarés de façon limpide, comme Arnaud Mondebourg, alias le socialiste pédant dont la prétention n’a d’égale que la mégalomanie affolante, ou comme Jean-Luc Mélenchon, alias « la vache folle de la gauche ». Lui, je ne sais pas quelle mouche l’a piqué, mais quand on voit comment il s’en prend avec une rage délirante à tout ce qui l’entoure, journalistes, hommes politiques ou autres, on s’inquiète pour sa femme, si toutefois elle n’a pas encore été envoyée ad patres pour un steack trop cuit. On notera aussi, dans cette catégorie des « impatients à se déclarer », la candidature de Ségolène Royal, sorte de Mondebourg féminin, aussi rigide qu’un fonctionnaire de police victime d’une crise de constipation aigüe, mais dont les chances sont aujourd’hui heureusement relativement faibles, étant donnés les soutiens dont elle bénéficie au sein du Parti Socialiste. S’il existe bel et bien un Dieu, et il serait bien avisé de s’assurer qu’elle ne se présente pas.

Parmi les indécis, c’est assez simple, il y a à peu près tout le Parti Socialiste. Laurent Fabius (même s’il s’en défend) et François Hollande, les deux têtes d’œufs, Manuel Valls et Benoît Hamon, alias Heckle et Jeckle, les deux corbeaux qui attendent leur tour en tournoyant au dessus du cimetière des éléphants, et puis, il y a Martine. Je veux bien sûr parler de Martine Aubry, celle qui a posé ses fesses dans le fauteuil de premier secrétaire jusqu’alors occupé par François Hollande. A croire que ce fauteuil porte la poisse, puisque depuis sa prise de fonction, elle cumule les mêmes handicaps que son prédécesseur : une prise de poids certaine et un net ramollissement fonctionnel. A l’inverse, depuis qu’il a quitté le fauteuil, François Hollande a maigri, il est bronzé comme un moniteur de ski à Chamrousse, et à ce rythme là il n’est pas loin de finir icône gay du magazine Têtu.

Enfin, dans la catégorie des « surdoués du dernier rang », aussi appelés « les rois de la braguette » mais pour d’autres raisons, on retrouve l’actuel président, Nicolas Sarkozy, et bien sûr l’impayable Dominique Strauss-Kahn, pilote numéro un de l’écurie socialiste. Concernant le locataire de l’Elysée, symbole s’il en est, avec sa femme, du mariage de la carpe et du lapin (et je ne fais pas seulement ici référence à la mollesse de la première dame en regard de l’hyperactivité de son mari), il est évidemment entendu qu’il se représentera. Jean-François Copé, dont l’entente avec le président sortant n’a jamais aussi bien illustré le principe du « je t’aime, moi non plus », en a ainsi donné la meilleure preuve en se retirant d’ores et déjà de la course, comptant en retour sur un soutien sans faille pour 2017. Eh oui, le Jeff a les dents qui rayent le parquet, mais pas encore celui des salons de l’Elysée.

Quant à DSK, présenté comme le principal adversaire de Nicolas Sarkozy, il fait ce qu’il a toujours fait dans sa vie, que ce soit en politique ou avec les stagiaires du FMI à New-York : il fricote. Il fricote avec les journalistes, sur le registre du « J’ai actuellement une mission, elle est prioritaire sur le reste, comprenez, je ne peux rien dire de plus pour l’instant, et maintenant excusez-moi, il me reste une boite de capotes à finir ». Il fricote avec ses amis socialistes, dont certains vendraient leur père, leur mère et leur corps pour qu’il se présente et leur donne l’opportunité d’arpenter à nouveau les ors des palais de la république. Et il fricote même avec sa femme, l’ancienne journaliste politique Anne Sinclair, qu’il envoie au charbon dans la presse pour lâcher des phrases sibyllines dont se délectent les analystes politiques de tous bords. Ainsi cette dernière aurait déclaré « je ne souhaite pas qu'il fasse un second mandat au FMI ». Analyse des éditorialistes : DSK et sa femme se sont entendus pour qu’elle lâche cette phrase et qu’on envisage ainsi la candidature de DSK pour la présidentielle, histoire de créer un peu de buzz. Autre analyse possible : « j’en ai marre que Dominique soit à des milliers de bornes de la maison et puisse tirer tout ce qui bouge sans que j’ai l’œil dessus ».

Quoi qu’il en soit, le Parti socialiste est aujourd’hui confronté à un choix cornélien : mettre en place comme prévu ses primaires, avec moult candidats, prendre le risque que Dominique Strauss-Kahn n’en sorte pas vainqueur, et se retrouver au final avec un tocard en face de la bête de course qu’est Nicolas Sarkozy. Ou alors désigner clairement Dominique Strauss-Kahn comme candidat et se donner une chance réelle de gagner la présidentielle en 2012, en prenant au passage le risque d’une implosion pure et simple provoquée par les candidats éconduits.

Un véritable DSK de conscience.

Retrouvez cette chronique sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=5nHO6n5Bl7w

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